**LORD - *Chapitre supprimé***
***Prend place entre les chapitres "Tabaqui 7eme jour" et "Sortilèges".***
Je ne sais pas où se trouve la frontière. L'endroit où le normal prend fin et la folie commence. Je les ai vus moi même, les fous, des pièces et des pièces remplis de fous, et je ne sais toujours pas. Je fixe la porte. Nous ne sommes que deux sur cette planète. Il y a moi, et il y a elle, celle qui peut franchir cette porte. Mais la porte reste fermée. C'est mieux que lorsqu'elle laisse entrer les autres, ceux qui ne sont pas elle. Parce que la manière dont ils l'ouvrent est la même que celle dont elle l'ouvrirait. L'illusion ne tient qu'une seule seconde, mais durant cette seconde les entrailles se changent en glace et le visage en feu, vous pouvez essayer de le camoufler avec des lunettes noires ou vous cachez derrière un livre, mais tout le monde est capable de lire droit à travers ceux ci, et cela doit paraître pathétique, car après un moment ils arrêtent d'aller et venir, comme si la porte elle même était une sorte de menace.
Les quelques lambeaux de raisons qu'il me reste me disent que je les dérange terriblement, mais c'est au delà de mes forces. Je me retourne, je plonge mon regard dans les livres, les murs, les oreilles de Chacal, partout et n'importe où, sauf que cela n'a pas d'importance, au moindre bruissement de l'autre côté de la porte, mon regard se bloque sur elle, avant même que je puisse
y penser.
Ce n'est que lorsqu'il se fait tard, trop tard pour elle, car jamais elle ne sort à cette heure, uniquement lorsque je n'ai même pas besoin d'une horloge pour savoir qu'elle n'arrive pas., que je peux enfin arrêter de l'attendre et regarder autour de moi. Les visages, les yeux, mais en eux je ne vois que des portes, des charnières, des poignées, des trous de serrure, et ils me regardent à leurs tours avec une résignation lasse.
« Bon retour, dit Sphinx en agitant mollement son râteau ganté vers moi. Tu te rends compte à quel point tu tapes sur les nerfs de tout le monde ? Est-ce possible dans le futur que tu garde ça
pour toi ? »
Ses mots me blessent, me font honte. Je comprend que ce n'était pas son intention, pas réellement, et cela ne fait qu'empirer les choses.
« Regarde ta bouche. » Tabaqui m'envoie un morceau de miroir au visage. « Peau de lézard. »
Dans le miroir je vois des écailles d'un blanc écœurant. Je passe ma langue dessus, et elles obtiennent un reflet humide.